Carlos Ghosn rejette les accusations portées contre lui, il soupçonne cependant une complicité de la justice nippone visant à l'expédier d’office en prison.
C’est avec l’affaire Ghosn que l’occident découvre avec stupeur les réalités des systèmes judiciaire et carcéral japonais.
Le système judiciaire japonais serait resté à l’état dans lequel se trouvaient les institutions judiciaires françaises au 19e siècle. De fait, les gardes à vue peuvent durer des mois, les accusés n’ont pas accès au dossier. La présomption d’innocence n’existe pas. Ceci dit, dans plus de 99% des cas, lorsqu’un individu a un problème avec la justice nippone, il est condamné.
Plusieurs dénonciations et témoignages existent, dénonçant la déshumanisation des condamnés, les pendaisons, les peines encourues et la quasi absence de la liberté conditionnelle.
Carlos Ghosn, même en liberté conditionnel, dénonçait les conditions imposées par le juge. Il a écrit à plusieurs institutions dont l’ONU, pour que son cas soit étudié avec attention.
Les raisons de son évasion du Japon commence à émerger, dans sa première intervention devant la presse le mercredi 8 janvier 2020, Carlos Ghosn affirme qu’il va «blanchir son nom, faire en sorte que la vérité éclate ».
Dès la fin de sa conférence de presse, les autorités libanaises ont indiqué qu’il était convoqué par le parquet pour le lendemain afin de s’expliquer sur les circonstances de son évasion.
Pour la ministre de la justice japonaise, madame Masako Mori, « dans tous les cas, son évasion n'est pas justifiable », elle continue le lendemain en exigeant que Ghosn « vienne affronter réellement la justice japonaise, mais il a fui, alors même qu'il n'était pas enfermé, qu'il pouvait voir librement ses avocats. Une telle attitude est inqualifiable ».
C’est une situation inédite qui n’annonce pas encore le bout du tunnel. La femme de Ghosn est également recherchée par la justice japonaise, elle est accusée d’avoir organisé l’évasion spectaculaire de son mari, alors que ce dernier n’arrête pas de revendiquer être l’auteur de sa propre évasion.
Avec les mandats d’arrêt émis par interpol, il est probable que le couple Ghosn reste à Beyrouth tout le temps que va durer l’affaire.
De fait, plusieurs interrogations naissent de la tournure que prend l’affaire. Si Carlos Ghosn s’était évadé pour uniquement fuir la justice japonaise, pourquoi se mettrait-il en scène et voudrait-il être jugé en territoire neutre ?
L’affaire Ghosn cache-t-elle d’autres scandales que l’opinion publique ignore ?
Lors de sa conférence de presse, Ghosn a porté certaines accusations. Certaines personnalités mises en cause ont vivement réagi. « Pas convaincant », « fugitif hors la loi », « critiques inacceptables ».
Petit à petit, on se demande si cette affaire ne devrait pas vraiment être portée devant des institutions internationales.