La pandémie du COVID 19 sévit depuis décembre 2019, soit plusieurs mois avant qu’elle ne soit déclarée comme étant une véritable pandémie. À ce jour, près de 3 millions de la population mondiale a été confirmé positif au virus. Ce n‘est qu’à partir du 16 mars 2020 que le Bénin à pu confirmer le premier cas d’infection liée au COVID 19 sur le territoire national béninois. Des expériences personnelles rapportées mettent en évidence la présence et le passage de porteurs sur le territoire béninois, bien avant que des mesures de restriction n’aient été prises pour affronter ce mal.
Depuis, un cas de décès a été confirmé. Des cas de contaminations venant de l’extérieur ainsi que des cas locaux ont également été confirmés. En dehors de cela, aucune donnée fiable ne saurait affirmer que des cas non-confirmés ne seraient pas actuellement à l’intérieur des frontières béninoises. Le caractère asymptotique de la maladie rend les tests moins évidents avec une marge d’erreur relativement élevée (40% selon les experts).
Soyons pragmatiques, la fragilité du système sanitaire béninois nous force à mettre tout en œuvre pour prévenir les cas de contaminations avant même qu’ils ne deviennent incontrôlables. Pour se faire, le gouvernement du président Talon a eu l’intelligence de définir un cordon sanitaire afin de contenir les cas potentiels au sud. Mais même avec les diverses mesures déployées, la vigilance de chacun doit être renforcée et signaler les cas suspects doit devenir un enjeu patriotique.
Face à cette crise planétaire, aucune mesure idoines ne doit être mise de côté. C’est dans le but de rendre les efforts des autorités effectifs que nous proposons au gouvernement de se doter des moyens nécessaires pour inciter activement la population à dorénavant déclarer tous les décès. Cette mesure permettrait par exemple de tenir une base de données effectives des décès survenus, de pouvoir filtrer et analyser les cas anormaux. Aussi, ces statistiques serviraient de meilleures bases lors de la prise de décisions dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire qui vient juste de commencer.
À titre expérimental, on pourrait instaurer cette règle dans les zones incluses dans le cordon sanitaire. Dès qu’une personne décède, il faudra inconditionnellement signaler le décès auprès des autorités compétentes. Ces données seront centralisées et régulièrement mises en situation afin de prévenir de potentiels cas insoupçonnés.
Ulrich Tevi