Fait à Cocotomey (BÉNIN) le 9 septembre 2020
Dédicace à titre posthume à mon cher et aimé Fofo Paul : "Au fond, l'âge véritable, celui qui compte, ce n'est pas le nombre des années de Vie mais sa Qualité". De Alfred Capus.
Fofo Paul est une boule d’énergie. L’ayant longtemps côtoyé jusqu’à la dernière seconde de son souffle, il a profondément marqué ma vie au point d’y avoir laissé des traces indélébiles. C’était une étoile filante qui a brillé très fort mais n’a duré qu’un laps de temps très court; un homme aussi doué, d’à peine la cinquantaine. Je suis de nature timide, souvent un peu hésitant et c’est Fofo Paul qui m’a fait prendre conscience de mes potentialités physiques et intellectuelles, en un mot à être un vrai homme confiant de moi-même d’abord. Il nous a beaucoup influencé mon jeune frère Épiphane et moi dans notre vie surtout dans la formation de nos caractères d’homme, dans la rigueur au travail, dans nos ménages. Il était toujours présent à nos côtés pendant les grands moments (naissances de nos deux ainés, baptêmes, soins de santé etc…)
Je n’ai pas le même patronyme que lui mais suis né dans la même maternité que lui à Allada et élevé dans la même cour à Tori-Gare, mon papa étant du sien un très jeune cousin d’âge. Fofo Paul est mon ainé de très loin, plus d’une douzaine d’années d’écart et c’est en 1978 que je ne l’ai rencontré pour la première fois chez lui à Porto-Novo. Ce jour-là, il m’avait directement appelé par mon prénom. Mais autant j’étais heureux de ce premier contact, autant j’étais aussi craintif et très attentif pour ne pas faire de faux pas. En effet, des histoires que nous racontaient mes autres ainés du village moins âgés que lui, je gardais de lui le cliché d’un homme très doué, un matheux mais aussi bouillant et casseur. Mais quand, à sa demande je lui fis part de mes brillants résultats scolaires, la sympathie qu’il avait pour moi se trouva renforcée. A partir de cet instant, je pouvais avoir accès à sa maison qui ne l’était pas aux indisciplinés ni aux fainéants. Sa maman m’a raconté une anecdote restée célèbre dans notre village et qui a renforcé nos liens de fraternité. Dans la suite, vous verrez pourquoi il m’a toujours coaché, protégé et confié des missions très importantes. J’étais dans ses confidences et intimités. Pour l’anecdote confirmée par plus d’un et par lui-même et nous en rigolions souvent en famille, Fofo Paul était, pendant son enfance, un garçon très turbulent et très curieux. En effet, un jour vers 14 heures, il devrait se livrer à un jeu très dangereux pour un garçon de son âge. Tori-Gare est un petit village situé à 18 km au sud d’Allada qui abritant une petite gare de train (d’où le nom de Tori-Gare donné à ce petit village) s’animait par les escales des trains de voyageurs et de marchandises de l’OCDN (Organisation Commune Dahomey Niger de chemin de fer), à l’exception des trains express Cotonou-Parakou qui passaient à vive allure sans escale à 14 heures bien précises. Un jour, pendant qu'un visiteur était en négociation avec son papa le vieux Sébastien Houessou, fofo Paul mit la Motobécane du visiteur en marche et démarra. Malheureusement, sa connaissance des choses ne lui permettait pas de freiner ni d'arrêter le moteur. Au contraire, il ne pouvait plus contrôler l'engin qui fonçait droit vers le seul passage à niveau du village. À cet instant, le train express siffla, ce qui signifiant qu'il était déjà à moins de cinq cents (500) mètres du passage à niveau. Tout le village était debout, criant fortement: "Oh! Paul! Paul! fils de Dénouton (nom familier de sa maman)". Instinctivement, mon père sans réfléchir, gicla de son atelier, se mit au travers du chemin de Paul sur sa motocyclette devenue folle. Dans une grande poussière, Paul, sa motocyclette et mon père se sont retrouvés à terre et à l'instant même, le train passa à 50 mètres d’eux à très vive allure. Paul a eu ainsi la vie sauve, avec quelques égratignures mais vous pouvez deviner la suite à la maison avec le vieux Houessou Sébastien qui était bien craint dans le village pour sa rigueur…
Jusqu’à ce jour-là où il devait rendre subitement l’âme sans maladie, Fofo Paul a toujours été un grand ambianceur. Toutes les occasions étaient bonnes pour chauffer la maison avec les décibels de sa grande chaine Hi-fi avec des enceintes acoustiques géantes qu’il avait ramenées au retour de ses études doctorales en France. C’est avec lui que j’ai appris à fêter nos anniversaires et ceux de ses enfants. Je n’oublie pas son morceau-fétiche du Congolais PAMELO Mouka intitulé : "L’argent appelle l’argent’". Il pouvait le jouer et le danser cent (100) fois dans la journée. C’était un grand scientifique, un cartésien, pas du tout superstitieux et un très bon littéraire avec une très belle écriture à la plume. Je me souviens aussi de sa belle Célica, une petite voiture Toyota coupée, unique au pays à l’époque.
Je fus l’un des très rares privilégiés à qui il a dédicacé sa thèse de Doctorat soutenue avec la mention très honorable avec félicitations du Jury à l’université Pierre et Marie Curie Paris 6. La dédicace écrite de sa plume était libellée comme suit : « André, voici la "substantifique moelle" des travaux que j'ai présentés et soutenus grâce à ton soutien moral de tous les instants ! Très fraternellement ! Codjo, le 06-01-1988 ».
Aucun homme n’est parfait et mon grand-frère Fofo Paul que je ne pouvais appeler Codjo prénom que personne ne lui connaissait dans notre village, a pu faire de son mieux. Paix à son âme ! Il reste plein d’autres témoignages sur mon Fofo.
André K. DEGUENON Cousin et ami du disparu Ingénieur Génie civil Ingénieur Biomédical et Hospitalier/Équipements Consultant Sénior Ancien DIEM/Ministère de la Santé, Ancien DC/ Ministère de l’Environnement, Habitat et Urbanisme, Ancien DLEC/ Directeur de la Lutte contre l'Érosion Côtière
Pour mieux connaître l’homme, un témoignage sera publié chaque jour du mois d’octobre. Donc, comprenez que le mois d'octobre lui sera entièrement dédié. Ce mois étant à la fois son mois de naissance et celui de son décès.
Suivez-moi donc sur http://africanyouth.info/, ma page Facebook: aimerwi mylife et sur certains forums Whatsapp.
A l'occasion, des messes seront dites en sa mémoire:
1.Chapelle du Séminaire Propédeutique Saint Joseph d'Akpro- Missérété le 7 octobre 2020 (jour de son décès) à 7:15 (Heure du Bénin).
2. Chapelle Saint Raphael de Bethesda de Lokossa le 7 octobre 2020 (jour de son décès) à 18:00 (Heure du Bénin).
3. En Italie le 7 octobre 2020 (jour de son décès) à 18:00 (Heure du Bénin).
4. Chapelle Saint Raphael de Bethesda de Lokossa le 11 octobre 2020 (jour de sa naissance) à 10:00 (Heure du Bénin).
7 octobre 1992 - 7 octobre 2020
Déjà 28 ans qu'il nous a subitement quittés!!!
Souvenons-nous de lui et ayons une pieuse pensée!
PS : Si vous connaissiez le Professeur Enianloko Houessou Codjo et que vous souhaitez livrer un témoignage, je continue de recueillir les témoignages. Veuillez donc me contacter aux adresses ci-dessous.
N'oubliez pas de dater (lieu et date), de signer vos nom et prénoms, votre lien avec lui, votre profession , vos contacts et d'y joindre une de vos photos. Merci!
Irène ENIANLOKO Fille aînée du disparu Courriel: enianlokir@yahoo.fr Facebook: aimerwi Mylife (Messenger) Cellulaire/ Whatsapp: +1 (514) 298-1504