Hommage à feu Professeur- Ingénieur ENIANLOKO HOUESSOU Codjo: #21 Pr Vicentia BOCO témoigne

Souvenirs du Professeur Codjo ENIANLOKO HOUESSOU

J'ai rencontré M. Enianloko quelques jours après sa nomination comme Directeur Adjoint (DA) au Collège Polytechnique Universitaire (CPU) en 1988. J'y étais comme enseignante en Imagerie médicale simplement parce que c'est cette structure qui, la première a répondu à ma candidature pour un poste en Imagerie médicale et permis mon retour au pays en 1986.

L’école était dirigée par le Prof. Akindès Sylvain qui avait été mon examinateur à l’épreuve orale de français 18 ans plus tôt alors qu'il rentrait fraîchement de sa formation en France.

La première rencontre avec le Pr Enianloko ne s’est pas bien déroulée. Elle a eu lieu dans son bureau alors que je venais demander des explications sur je ne sais plus quel sujet d'ordre administratif. Comme il savait si bien le faire, il m'a répondu de sa voix forte et rauque que ce n’était pas à lui de me renseigner. Le ton était si sec que je me suis révoltée. J'ai simplement rebroussé chemin mais je n’étais du genre à m'en laisser compter. Après avoir pris quelques renseignements sur le sujet qui me préoccupait, je suis revenue vers lui, apporter la réponse qu'il n'avait pas pu donner. C'était ma façon de lui montrer que j’étais en mesure de me passer de lui, en quelque sorte prendre ma revanche. Quelle ne fût pas ma surprise lorsqu’il me remercia aimablement et me fit comprendre que je lui apprenais quelque chose !! La glace était rompue. Nous devînmes de bons amis. Nous échangions surtout sur les méthodes pour améliorer les enseignements et mieux encadrer les étudiants. Ce n’était pas un bon administrateur. Il passait beaucoup plus de temps dans son bureau sur ses travaux.

Il était rigoureux, terrifiait les étudiants surtout les filles qui n’aimaient pas ses remarques d'ailleurs souvent justifiées. Bref, il disait haut ce que personne n'osait relever et sur ce point nous nous rejoignions. Je connaissais son épouse MEDENOUVO Aimée Théodora (Paix à son âme !), qui avait fait le même collège que moi, mais était beaucoup plus jeune que moi. Il me fit rencontrer sa famille et plus particulièrement ses trois filles dont il souhaitait qu'elles se réalisent.

Lorsque Irène que je suivais de loin eut fini brillamment sa formation, je l'ai proposée pour recevoir le prix que mon Club Lions décernait à l’époque aux meilleures filles de certaines formations scientifiques où les hommes étaient majoritaires. Ce devait être en 1992, peu de temps avant son décès que je n'ai appris que tardivement car absente du territoire pour mon agrégation au Cames.

Après, les brillants résultats d'Irène à L'INMES, il m'informa qu'elle s'inscrirait en techniques de biologie médicale. Je fis tout mon possible pour l'en dissuader et proposer sans succès qu'elle s'inscrive en médecine. Il me semblait qu'il n’appréciait pas particulièrement le milieu médical. En effet, nous avions gardé le contact jusqu’à son décès. Je garde de lui le souvenir d'un homme franc, rude, authentique, détestant la méchanceté et les intrigues, exigeant pour lui-même et pour les autres, perfectionniste.

Je dois dire que j'ai été heureuse de retrouver sa fille qui par bien des égards lui ressemble et qui me rappelle aussi sa maman par son sourire et sa manière de poser la tête. Irène, tu peux être fière de ton papa.

Fait à Lyon le 8 octobre 2020 Témoignage de Pr Vicentia BOCO Professeure Titulaire d'imagerie médicale

La publication des témoignages prendra fin au plus tard le 31 octobre 2020. Par contre, les témoignages que nous recevrons après le 31 octobre seront précieusement conservés et mis en valeur ultérieurement. Nous garderons le registre ouvert jusqu'au 15 Novembre prochain.

Pour nous Joindre:

Par courriel: enianlokir@yahoo.fr Par WhatsApp: + 1 (514) 298-1504 Par Messenger: Aimerwi Mylife

Merci à toutes et à tous!