L’heure est grave…très grave même! Il y a péril…péril en la demeure…en notre demeure! Djehouty (pour les initiés), Thot de son nom connu, seigneur kemet du temps, régulateur du soleil levant et de la lune, scribe de tous les dieux et inventeur égyptien suprême du langage et de l’écriture, Thot est en colère! Amon, son oracle personnel, celui-là que Thot fit roi de tous les dieux, a parlé : certains de ses mortels de créatures des bords d’Hâpy (ou Nil dans les langues modernes), désacralisent tout, prostituent tout ce qui lui a toujours été cher. Quand, de sa seule et sainte parole, il créa Hâpy, ce fleuve qui irrigue « la terre noire », ce coin mythiquement divin qui lui est si cher, Thot était convaincu d’avoir pétri, de ses gènes de dieux kemet de toutes les connaissances, de tous les savoirs, mais, surtout, de toutes les sagesses et de toutes les délicatesses, ceux et celles qu’il fit habitant.e.s de « la terre noire », les premiers, de toute la série d’habitants des terres, qu’il fit. En les gratifiant de cette terre qu’il combla de toutes les richesses, de toutes les raisons de susciter toutes les envies, Thot ignorait, qu’un jour, ses « kemets (ou Kêmis) » de fils ou filles, de sa si chère Afrique, iraient aussi loin. Alors, dans sa douleur…de sa colère, Thot les observe et, « d’errances et d’irrévérences…Sur peuples meurtris…De leurs forces de farces…Ils surfent…d’opprobres…sur oppositions tétanisées…de trompeuses apparences ».
Pourtant, ce que Thot attendait des habitants des bords de sa « terre noire » est si simple : veiller à ce que les oiseaux, mange-mils des autres terres, rusés migrateurs, venant d’au-delà les bords d’Hâpy, de l’autre versant des côtes de l’Afrique donc, ne viennent tout spolier, tout piller, vers leurs « au-delà-de-nos-terres ». Hélas! Ce sont encore eux-mêmes, les « tontons-régenteurs » de la terre sacrée des Khemits, depuis l’abyssal abîme de l’ignorance de leur propre histoire…l’histoire des Khemits…cette histoire…rien que de richesses…de sagesses…de hardiesses…et de prouesses…à faire des envieux de toutes parts…ce sont eux-mêmes donc qui nous humilient…en pâles copies d’indignes maîtres à penser…nourris d’obscurs desseins. Alors, « d’errances et d’irrévérences…Sur peuples meurtris…De leurs forces de farces…Ils surfent…d’opprobres…sur oppositions tétanisées…de trompeuses apparences ».
En Libye, oppositions…implorent quiétudes! En Guinée…en Centrafrique…en Côte d’Ivoire…en Algérie…au Togo…oppositions…tétanisées! En RDC…en Tanzanie…tout comme chez « petit-zeus »…oppositions hurlent à la faillite…irréversible…à la manipulation des données…nombre d’électeurs…au gré des besoins des « tontons régenteurs »! Boussoles électorales…grippées…à changer…et vite! Autrement, chaos! Par les ruses de nos « tontons régenteurs » donc, les bords d’Hâpy n’ont plus rien de « happy ». Pas d’âmes, les « tontons régenteurs » : « d’errances et d’irrévérences…Sur peuples meurtris…De leurs forces de farces…Ils surfent…d’opprobres…sur oppositions tétanisées…de trompeuses apparences ».
Mais, l’espoir est là : Au Botswana, mouvance et oppositions ont célébré, ensemble avec l’ex-Président, dans la liesse, le départ à la retraite de celui-ci, après ses deux mandats. Tout près, au Burkina, d’une même voix…sainement…oppositions dialoguent avec pouvoir. Comme quoi, même si, « d’errances et d’irrévérences…Sur peuples meurtris…De leurs forces de farces…Ils surfent…d’opprobres…sur oppositions tétanisées…de trompeuses apparences », l’œil de Thot, encore appelé œil oudjat, symbole Khemit de la victoire du bien sur le mal, peut encore bien revenir visiter les consciences. Et, de fait, Caïn n’aura pas toujours raison d’Abel.