Nous naissons et nos parents prennent soin de nous du mieux qu'ils peuvent. Ils s’investissent dans notre éducation et investissent pour notre instruction.
Certains parents sont analphabètes et se consacrent à leurs activités champêtres, commerciales ou autres et malgré leurs revenus qui ne sont pas toujours consistants, ils réussissent quand même à faire de leurs enfants des adultes bien instruits qui font d’ailleurs toute leur fierté.
D'autres parents ont eu la chance de s'instruire et à leur tour ont investi aussi dans l'éducation de leurs enfants.
Quel que soit le type de parents, certains enfants réussiront tandis que pour des raisons très variées d’autres ne réussiront pas du tout leur vie ou très peu et resteront plus longtemps à la charge de leurs parents. Autrefois, ces enfants qui ne réussissaient pas à l’école étaient envoyés à l’apprentissage d’un métier. Aujourd’hui, la situation a beaucoup changé et ils deviennent facilement des charges pour la société.
La plupart des parents non instruits n'ont pratiquement pas de retraite, donc ils continuent sans relâche de mener souvent leurs activités jusqu'à la perte de leurs facultés.
Ceux qui sont instruits, ont soit travaillé pour l’État, soit pour le privé ou pour leur propre compte. Les plus chanceux ont souvent occupé de hautes fonctions au sein de l’État et/ou au sein des organisations internationales.
Le fonctionnaire moyen doit toujours jongler pour boucler la fin du mois pendant qu’il est en activité. Quand il arrive à faire quelques réalisations, c’est au prix de grandes privations.
Les plus prévoyants parmi ceux habitant les zones rurales et les travailleurs qui ont été à leurs propres comptes et même quelques salariés, investissent dans des secteurs qui peuvent continuer à leur produire des revenus quand ils cesseront d’être actifs. Le secteur de choix est souvent l’immobilier au Bénin.
Ceux ayant travaillé pour l'État ou le privé, quittent le marché du travail à leur retraite. Certains d’entre eux sont surpris par l’arrivée de la retraite (tous les projets en vue n’étant pas encore réalisés). D’autres quittent leur emploi avec beaucoup de peine car ils pensent à leur train de vie qui sera plus critique que ce que c’était quand ils étaient en activité. Vous comprenez alors pourquoi certaines personnes se lancent en politique et s’y maintiennent contre vents et marées. Non seulement, les revenus y sont très consistants mais aussi, il n’y a pas un âge légal de retraite politique.
D’autres, pour arrondir leur maigre pension, vont chercher à travailler dans le secteur privé, surtout les enseignants et les agents de la santé.
Voici quelques-unes de leurs occupations:
• Rester chez eux devant le portail pour regarder les passants. • Rester assis le long de la journée chez eux. • Passer le temps devant les écrans (télévision et réseaux sociaux). • Lire les journaux écrits. • S'impliquer dans les activités de leur paroisse et/ou passer le temps à prier à l'église. • Passer le temps à assister aux cérémonies d'enterrement de parents, collègues et amis. • S’adonner aux jeux et aux boissons pour camoufler leur mal être.
En général, ils deviennent moins actifs; ce qui favorise le développement ou l’aggravation de certaines maladies comme l’obésité, l’hypertension artérielle, le diabète principalement. Le large réseau social qu’ils avaient, se rétrécit. Ils deviennent un peu isolés de la société.
Or, ces personnes avaient beaucoup donné à notre patrie et elles continuent de contribuer énormément et indirectement au développement de notre pays sur tous les plans dans leur position de retraités.
Par exemple, il n'est pas rare que des personnes retraitées aient encore à charge deux (2) générations sous le même toit qu'elles. Or en situation normale, ce sont les enfants qui devraient leur donner de temps en temps un coup de mains. Mais pour cause de chômage surtout dû à l’inadéquation des formations au marché de l’emploi en mutation, ces derniers se retrouvent encore avec leur petite famille chez les parents.
Ces personnes du 3è âge jouent le rôle capital du leader communautaire et de sages. Ils interviennent aussi pour apaiser les tensions dans les couples et les familles.
Après une analyse approfondie de la situation, il est regrettable de constater que cette catégorie d’âge n’a jamais fait l’objet d’une attention particulière des différents gouvernements de notre pays depuis les indépendances. Aucun budget n'a jamais été alloué à cette couche de la population pour assurer leur épanouissement à travers :
L’amélioration de leurs conditions d’accès aux des soins de santé gratuits ou à des coûts très bas. Des activités ludiques, des voyages touristiques à l'intérieur du pays. Des activités sportives. Des activités de prévention de certains risques après leur cessation de travail. L’initiation aux technologies de l’information. Du soutien psychologique par des professionnels. Une carrière est déjà un parcours de combattant et quand vient le temps de repos, il arrive que surviennent des moments douloureux (perte d’un enfant, de l’époux ou de l’épouse, des maladies handicapantes, des diagnostics stressants, etc.). Et bien d’autres choses.
On pourrait par exemple créer un centre de regroupement des personnes du 3è âge. Ils pourront s’y rencontrer, échanger, s’entraîner et y jouer. Des séances d’échanges entre jeunes et vieux peuvent aussi s’y faire afin que les vieux leur transmettent l’histoire, la tradition et les bonnes et vraies valeurs d’antan. Ils pourront donner des conseils aux jeunes.
Actuellement, c'est un sauve qui peut qu’on observe à cette étape de la vie. Certains iront se réfugier au village car incapables de faire face au train de vie de la ville.
La cessation d'activités s'apparente au rapprochement de la tombe. Nous sommes tous appelés à vieillir. C'est une étape souhaitable à tous. La situation des retraités nécessite plusieurs réflexions. Il urge de penser dès maintenant à prendre des dispositions pour que ce bel âge soit perçu désormais comme le début une nouvelle et excitante aventure.
Pour finir, je voudrais suggérer:
• Au ministère des affaires sociales et de la microfinance, l’organisation des assises par département pour donner l’occasion aux personnes du 3è âge de se prononcer afin d’exposer eux-mêmes de fond en comble les problèmes qu’ils rencontrent pendant leur retraite. Une synthèse nationale permettra d’avoir une idée globale de la situation pour ensuite y apporter des solutions convenables.
• Au ministère travail et de la fonction publique d’instaurer des séances d’informations à l’intention des futurs retraités tant de l’administration publique que de l’administration privée. Ces séances pourront avoir lieu chaque année des cinq (5) dernières années avant la date prévue de la retraite. L’objectif de cette séance sera de les préparer adéquatement, leur donner les outils nécessaires pour bien faire cette transition.
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