Le président nigérian se serait plaint de la recrudescence des actes de contrebande depuis la réouverture des frontières terrestres entre le géant de l’est et son voisin le Bénin.
Le président béninois, accompagné d’une délégation comprenant son ministre de l’économie et des finances, Romuald Wadagni, et son ministre des affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci, serait venu avec un plan de sortie de crise. Il s’agit selon les informations disponibles d’autoriser des douaniers et policiers nigérians à stationner au port de Cotonou afin de s’assurer des marchandises entrant et destinées au marché nigérian.
Lors du tête-à-tête entre les deux dirigeants, Buhari aurait positivement accueilli l’initiative et un groupe de travail a été aussitôt créé afin de régler les détails techniques liés la mise en œuvre du système proposé. Le système devrait être mis en place d’ici le 1er juin 2021.
Naïvement, quelques questions légitimes concernant la nature de ce «new-deal» empêchent de penser que tout ira comme sur des roulettes. Avant tout, que gagne le géant de l’Est à réouvrir ses frontières terrestres à des produits importés pouvant passer directement par ses propres frontières maritimes ? De plus, en admettant que le Nigéria déploie ses hommes à Cotonou, qui payera la facture?
Tout laisse à penser que Buhari est plus préoccupé par les inconvénients liés à cette réouverture que par les débouchés économiques afférents. À deux reprises, il aurait évoqué la reprise des activités des contrebandiers.
Déplacer les douaniers nigérians de leur positionnement stratégique au niveau des frontières terrestres pour aller surveiller des marchandises au port de Cotonou pourrait s’avérer contre-productif. Surtout lorsque ces derniers, sans trafic, semblent éprouver du mal à maîtriser les divers trafics de contrebande.
Finalement, Buhari ne serait-il pas tout simplement en train de chercher à gagner du temps devant une décision que les béninois ne veulent pas encore accepter ?
Le Nigéria a décidé unilatéralement de fermer ses frontières terrestres en août 2019. En décembre 2020, les frontières ont été réouvertes mais le trafic des marchandises et des biens n‘a pas repris.