Prof. Avolonto : « le Président Talon commet plus d'un parjure»

En réalité, en voulant prolonger de 45 jours son mandat actuel, le Président Talon commet plus d'un parjure. Ce serait plutôt son troisième mandat d'affilée, si l'extension des 45 jours venaient à passer. Regardez bien: Talon a prêté serment pour un mandat qui finit le 5 avril 2021. À la fin de ce mandat, il en impose un second, sans élection. Ne voyez pas la chose en terme de nombre de jours. Voyez la chose en terme de continuer d'être Président, envers et contre tout, à la fin de son mandat actuel. C'est ensuite que vient le début du mandat suivant, le premier selon sa constitution Halloween.

En d'autres mots, Patrice Talon se serait légitimement retrouvé Président du pays, avec la constitution de 1990. Cette extension de 45 jours, il ne l'aurait jamais pu envisager si, justement, il n'occupait déjà le fauteuil. La preuve, personne d'autre que lui, par exemple, ne peut assumer cette transition de 45 jours, dans le fauteuil présidentiel. C'est, en effet, son locataire actuel, sur la base de notre constitution de 1990, qui veut se le permettre illégalement et, de façon illégitime.

Suite à cela, invoquant les dispositions de sa constitution Halloween, il fait semblant de rétablir sa légitimité, en organisant de prétendues élections, pour un nouveau parcours présidentiel, contournant ainsi, toutes les dispositions qui interdisent, par exemple et, entre autres, plus de deux mandats successifs. Et la petite cour de récréation de "tonton Jo" n'y voit rien d'anticonstitutionnel. Sincèrement, ce qui se passe dans ce Bénin est simplement surréaliste.

Prof. Aimé Avolonto