Patrice TALON a perdu le nord, mais gagne l’élection

La montagne électorale a accouché d'une souris. Une petite souris a titré LA DÉPÊCHE, en manchette, à la Une de sa parution du lendemain du scrutin. En allusion  au grand barnum de la campagne électorale qui a vu défiler des convois de véhicules habillés aux affiches du duo TALON/TALATA.

Il n'y en avait d’ailleurs que pour les deux sur les panneaux géants et lors des meetings animés  par des artistes vedettes qui ont pu se faire un podium de grand show.

Les deux autres duos de compagnie auraient bien voulu prendre un peu de la lumière ; mais Patal  captait tout  pour lui. Même  sa coéquipière, « la femme qui accompagne le Président » passait à l'ombre.

Alors Agbonnon prenait goût à jouer au one man show. Sur scène,  il se lâchait ; comme lorsqu'il se retrouvait  parmi les ‘’siens du Sud".

Et là, excès de confiance ou provocation, ça dérape.

Tollé repris par l’opposition pour qualifier de《 dangereusement》 régionalistes et partitionalistes les propos du candidat Patrice TALON  qui classe le Bénin en deux zones de conquête et de conservation du Pouvoir. Le Nord et le Sud. Rien à cirer donc avec l’identité nationale au dessus d'une appartenance régionale.

Mais ces propos ne sont pas de nature à  sortir de leur torpeur, les associés mouvanciers de Patal originaires du Nord du Bénin. Ni les mouvanciers du Sud non plus. Pas un mot de Broulaye 8% ; ni de ‘’Tonton- Robert-l’avion".

Ça ne gêne  pas quand on veut rester à la soupe. S'ils n'ont pas parlé quand Patal a avisé en revenant sur son engagement de ne faire qu'un mandat, ce n’est donc pas les propos enflammés d'une campagne de confort qui va titiller les chefs de file d'hier, devenus aujourd’hui des ouvriers au service du Patron de la mouvance.

Patal imperturbable, malgré les condamnations tous azimuts, a déroulé  son plan de campagne jusqu’au scrutin controversé du 11 avril 2021.

En faisant tonner au passage, la poudre des armes lourdes contre les manifestants contestant la légitimité  du président sortant au-delà de la fin de son mandat initial.

Malgré un taux de participation clairsemé, revu et corrigé par la CENA, Agbonnon s’est fait élire au premier tour à plus de 80 %.

Des images de quelques bourrages d'urnes et de bulletins frénétiquement tamponnés par des assesseurs de bureau de vote n'ont pas douché  l'enthousiasme des vainqueurs.

Ils répètent à la suite de leur champion, en réponse aux réclamations des contestataires de la régularité du processus électoral,  《circulez, il n'y a pas de places d'assises.》

Ted Lapirus.

Le Déchaîné du Jeudi N°141.