Je dénonce, l'escalade vertigineuse d'une politique de répression à tout va. Je dénonce, la montée d'un climat accusatoire à l’emporte-pièce. Je dénonce, la terreur instrumentalisée pour faire taire quiconque s'oppose à la gestion mouvante.
*Qu'est ce qui ne va pas ? Où allez-vous ?*
À cette folle allure qui prend des tournures d'une dictature.
Comme disait ma grand-mère :《Que vendez-vous, que personne n'a jamais acheté ?》
Depuis que vous avez pris place dans le céans, nul ne peut respirer sans se voir comprimé, oppressé, opprimé.
Voulez-vous notre souffle pour rallonger le votre ?
Il ne s’accumule rien de la sorte qui ne fasse tomber son auteur.
Alors, faites demi-tour.
Si personne ne vous le dit dans votre entourage, c'est qu'ils sont assis sur leur courage. Ils font dans leurs frocs, comme des poltrons surpris par la nuit.
Ce n'est pas pour autant qu’ils ne sont pas exaspérés de vos excès. Même les zélés enivrés par la quête indue d’avantages et intérêts immérités, se pincent entre deux errances.
J'accuse l'arrogance qui tutoie l’indécence. J'accuse cette folle violence qui se complait dans la démence. J'accuse la confiscation de la liberté d’expression par l'intimidation à l’enfermement. J'accuse la facilité à priver de liberté de mouvement, pour peu qu'à la danse des saltimbanques, on refuse de se soumettre.
Qu'il en tombe des centaines, fauchés à l'arme de guerre pour avoir, même bruyamment, manifesté leur mécontentement, il en naîtra des milliers d'autres, outrés par tant d'injustices.
J’emprunterai à la mémoire de ma grand-mère, cette recommandation qui ne la quittait jamais: 《Ne prenez pas le chemin qui vous emmène à la perte ; vous n'aurez pas assez d'excuses pour vous faire pardonner.》 Elle aurait rajouté :《 Rentrez en vous-même, pour retrouver l’esprit, sain, qui devrait vous habiter》.
Revenez sur vos pas ; le chemin que vous empruntez est périlleux. Il mène aux abîmes collectifs. Ce n'est pas pour cela que vous aviez été investis, autrefois.
Je dénonce l'usage excessif de la force publique pour brimer et brutaliser quiconque ose dire que le suzerain est d’airain, mais pas d'or. Je dénonce le détournement de l’arsenal judiciaire à des fins de règlements de comptes personnifiés et personnalisés.
Courage et compassion pour Laurent METONGNON, Ferdinand COMBETITI, Hamiss DRAMANE, Tidjani DRAMANE; Reckya MADOUGOU, Garya SAKA, Elie DJÈNONTIN, Joseph TAMÉGNON, Nadine OKOUMASSOU, Alexandre HOUNTONDJI, Thibault OGOU, Razack AMADOU, Joël AÏVO, Alain GNONLONFOUN et autres, incarcérés pour leurs opinions.
Le pouvoir qui vous est remis est pour servir, pas pour sévir contre ceux qui vous en ont fait l’insigne bienveillance. Honorez-le en reconnaissance ; ou vous en serez démis par déchéance.
Avant qu'un Procureur, imbu de pouvoir surfait, ne vienne à m'accuser de propos terroristes ; et que mon stylo ne soit mis sous scellés comme une pièce à conviction d'armes de guerre ; que mes propos ne soient consignés comme des rafales d'obus meurtriers ; que mes écrits ne me soient portés à charge comme des appels à l’insurrection ou autres fadaises à la mode, Je dénonce l'incurie. Je dénonce la supercherie. Je dénonce la tartufferie.
Mais en attendant, je revisite les alertes de ma grand-mère. Elle disait: 《 C'est la délicatesse qui sied à l’allégresse. 》
《 Si le malin vous pousse en travers du droit chemin, détournez-vous de lui avant qu'il ne vous entraîne dans le pétrin.》
C'est par respect pour la res publica, que soumission est faite à l’autorité, si non, la noblesse n'en a cure de la bassesse.