Par Prof Aimé Avolonto
Pour l’abondance des récoltes, même par gros temps de sécheresses, des rives du Nil, symbole du fleuve des bords de la terre khemite, HÂPY, dieux-fleuve égyptien, étend son règne. Fertilisation de sols totalement arides, véhicules, d’un bout à l’autre, des biens et des mortels, par-delà sa demeure bien souvent hostile, voilà comment s’exprime HÂPY, pour le bonheur de tous, pour le bien de toutes. Par révolutions successives d’irrigations calculées, contrôlées, HÂPY draine le Nil, vers les terres, pour que tous et toutes y trouvent leurs comptes. Seulement, les « tontons régenteurs de nos cités », mal leur en prend : « De transferts d’incontinences…Aux surplaces détournés…Par reculs incessants d’acquis…Ils fourvoient tout…Sans espoir des lendemains prometteurs de départ ».
Qu’auront apporté les « Dégage » tunisien et algérien du 17 décembre 2010? Quelles traces auront laissées les « Erhal » égyptien et marocain de cette fin d’année 2010? Quand se projetait, en arabe, le joli « karama », pour des emplois pour tous et le respect de la dignité humaine, la révolution 2.0, des bords du Nil, promettait, 10 ans plus tôt, une abondance des ressources ainsi que leur partage équitable. Mêmes constats cinglants…partout…« […] et les fruits passeront la promesse des fleurs »…comme dirait de Malherbe, dans sa Prière pour le roi allant en limousin. Adieu printemps! Bienvenue, hivers sahéliques, dans de fiers bordéliques. Clameurs de démocraties rêvées, substituées par de cauchemardesques kleptocraties! Douces levées de rideaux, sur misères imposées, par nouveaux « saigneurs » des lieux. La Lybie plonge davantage! 10 ans…pour des printemps…qui n’ont duré que le temps des douleurs…immédiates…sans dates étendues d’expiration…d’expiations. Beaucoup de maux…pour un seul mot…sans résultats de suivis… pour dégâts…presqu’inutiles… Face au jeu…la chandelle n’a pas tenu…son incandescence…Comme si c’était…simplement…un jeu…qui n’en valait pas la chandelle. Des printemps arabes aux non-étés des profondeurs des terres, rien n’est différent. Au contraire! Du Bénin, Bozizé retourne en RCA, pour nouveaux chaos! Les Russes s’y invitent aussi, tout comme les Rwandais! Promesses des révolutions de départs vite éclipsées, pour du surplace…par les sans-classes qu’ils sont. Les tontons, tous, à l’unisson, « De transferts d’incontinences…Aux surplaces détournés…Par reculs incessants d’acquis…Ils fourvoient tout…Sans espoir des lendemains prometteurs de départ ».
Pour masquer le sien, d’incompétence, « petit-zeus » crie, le premier, à la chose… comme en profession de voix…sans foi…sans loi… Comme disent les enfants…« celui qui dit, celui qui est »! « Petit-zeus » parle de désert, pendant qu’il dessert la cause…sans desserrer la vis…sur populations qu’il écrase et écœure…sur populations…tétanisées. Espoirs déçus…Développements en panne…d’inspirations…de transmissions… Les témoins du relai…deviennent objets de flash…à éliminer…pour laisser croire, à quelque innovation… La chose d’hier devient la non-cause d’aujourd’hui. Il faut servir…des illusions…que l’on a quelque don…que l’on est, en plus, doué! Le comble, chez les Khemits, « c’est au bout de l’ancienne corde…que l’on tisse la nouvelle »…pour la préservation des acquis…pour leur multiplication…leur pérennisation. Tous et toutes le savent. Les tontons aussi le savent. Pourtant, « De transferts d’incontinences…Aux surplaces détournés…Par reculs incessants d’acquis…Ils fourvoient tout…Sans espoir des lendemains prometteurs de départ ». Torturé, l’androgyne HÂPY, en mâle et femelle qu’il est, se tord de douleurs et pleure. Son espoir, c’est qu’en continuant, ainsi, de ses larmes, d’inonder leurs cœurs asséchés, nos tontons finissent par s’humaniser…quelque peu. Mince espoir…pour grandes révolutions ratées.
DDJ du 22 décembre 2020