Friedrich Nietzsche n'a certainement pas eu tord d'affirmer que : « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Lorsqu'on observe la vie des personnes brillantes qui ont marqué de façon constructive leurs passages dans notre Univers, on ne peut s'empêcher de croire que l'obstacle peut nous pousser à nous surpasser, bref elle est l'une des sources de la créativité. Néanmoins avant qu'il en soit ainsi, rentre en jeu notre volonté. Cette dernière décide si nous ferons de cet obstacle une source de créativité ou non. Que nous soyons confiné à la maison suite à la contrainte d'une pandémie, que nous soyons amené à faire un passage dans une maison carcérale à la suite de nos actes, que notre entreprise bâtie sur la sueur de notre front en arrive à la faillite, que nous soyons à court de moyen financier, où que nous soyons assis sur notre siège de véhicule lors d'un long voyage, tous ces obstacles qui nous limitent dans nos actions sont des sources de créativité.
Le regretté Épictète l'a compris très tôt lors de son passage sur cette Terre. Épictète est Né à Hiérapolis, en Phrygie, et envoyé à Rome, où il devint l’esclave d’Epaphrodite (affranchi et confident de Néron). À Rome, plus tard, il se lia avec le philosophe Musonius Rufus. Épictète n’écrivit pas. Flavius Arrien (Né à Nicomédie, en Bithynie, général romain, gouverneur de Cappadoce), l’un de ses disciples, va documenter les pensées de son maître. Dans son Manuel, il résume brièvement et fortement les pensées d’Épictète. Dans Le Manuel d'Épictète, il est écrit :
« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu'ils portent sur les choses. Ainsi la mort n'a rien de redoutable, autrement elle aurait paru telle à Socrate; mais le jugement que la mort est redoutable, c'est là ce qui est redoutable. Ainsi donc quand nous sommes contrariés, troublés ou peinés, n'en accusons jamais d'autres que nous-même, c'est-à-dire nos propres jugements. Il est d'un ignorant de s'en prendre à d'autres de ses malheurs; il est d'un homme qui commence à s'instruire de s'en prendre à lui-même; il est d'un homme complètement instruit de ne s'en prendre ni à un autre ni à lui-même. »¹
(¹) Épictète, Manuel, traduction française par François Thurot, accompagnée d'une introduction et revue par Charles Thurot, Librairie Hachette, 1889, pp. 4-5.
Abdèramane BAGUIDI SEIDOU