Mon problème, mon sérieux problème par rapport à cette présence de Me Dossou sous ce chapiteau hier, est de l’ordre de la valeur que cela imprime sur l’événement qui s’y est tenu. Il est des solennités qui apportent une validante symbolique sur les choses, plus que d’autres.
Un Robert Dossou, là, hier, n’apporte pas le même cachet, à l’événement, qu’un Jacques Ayadji par exemple.
« Pouvons-nous manger de la viande offerte en sacrifice »? La question, en apparence obsolète, fut posée par les Corinthiens à Saint-Paul. Ce dernier de leur répondre que le problème n’est pas la viande, en elle-même. Le problème, dit-il dans 1 Cor 8. 13, le problème est que « [...] si un aliment doit causer la chute de mon frère, je renoncerai à tout jamais à manger de la viande plutôt que de faire tomber mon frère ».
Sans vouloir revêtir le manteau d’un catéchiste suranné, j’attirerai quand même l’attention sur ce que la réponse de Saint-Paul n’est pas celle d’un rhéteur anti-idolothyte, pas plus que l’expression de ma douleur , l’aigreur d’un désabusé. La réponse de Saint-Paul met l’accent sur ce qu’il y a des éclaireurs (ou perçus, à tort ou à raison comme tels) qui ont des responsabilités, au delà des simples convenances liées aux privilèges individuels. Il s’agit de l’impact de la jouissance, du privilège individuel, sur les faibles d’esprits qui ont besoin de soi comme modèle à suivre et à copier. Mieux, il s’agit de sa propre cohérence, à soi, dans la dynamique d’un combat dont l’on a professé, sans mots couverts, la nécessité collective. Avoir tenu pareil discours hier, pour adopter pareille posture aujourd’hui, tient d’un jeu des confusions théâtrales, indignes de représentations.
Si tant est que Me Dossou voulait incarner l’espace d’une ancienne autorité institutionnelle, il aurait mieux valu qu’il observât le « devoir de réserve » qu’impose cette responsabilité. Autrement, le citoyen et l’autorité sont en conflit d’héroïsme.
Prof Aimé Avolonto