Réflexion : LE TRAVAIL SUR SOI: Partie 2/4

À l'heure actuelle, où nous cherchons l'issue, nous devons avoir le courage de douter et de nous remémorer le passé afin de reprendre tout le calcul qui nous a conduit dans cette pièce par cette cheminée dont parle Hobbes. Les oiseaux de cette pièce pensent que le chemin se trouve au niveau de la fenêtre vitrée par laquelle la lumière frappe la pièce. Ces oiseaux sont les sots, dont parle Hobbes, qui ne font que cogner désespérément la fenêtre vitrée de la pièce parce que la lumière vient de là, puis parce-qu'on leur a enseigné que le chemin de sortie est par là. Erreur. Le chemin de sortie de ce léviathan se trouve là où on pense le moins. Ce qui leur fait défaut, selon Hobbes, c'est «(..) l'intelligence qui leur permettrait d'envisager par où ils sont entrés (...).» [6]. Hobbes poursuit: « (...) ces hommes qui reçoivent leur instruction de l'autorité des livres, et non de leur propre méditation, se trouvent autant au-dessous de la conditions des hommes ignorants, que les hommes qui possèdent la vraie science se trouvent au-dessus. Car l'ignorance se situe au milieu, entre la vraie science et les doctrines erronées. »[7]

Bien avant cette dernière pensée, pour Hobbes, ces hommes sont comme « Ceux qui additionnent des petits totaux pour faire un grand total, sans envisager si ces petites totaux [eux-mêmes] ont été les résultats d'additions correctes, et qui, trouvant enfin l'erreur manifeste, et ne suspectant pas leurs premiers fondements, ne savent pas comment s'en sortir, (...).» [8]

Ces oiseaux doivent donc reprendre les « petits totaux », abandonner « l'instruction de l'autorité des livres» et acquérir la connaissance par l'effort de leur « propre méditation ». Bref la base de toute connaissance, c'est la capacité aux oiseaux de douter, et faire usage de leur jugement/appréciation pour accepter, réfuter, ou objecter (Opposer un argument) à une affirmation ou une demande.

Donc les oiseaux et le constructeur ne sont pas dans les mêmes logiques, par conséquent, ils ne doivent pas acquérir les mêmes connaissances, ni adopter les mêmes systèmes de pensées. Les oiseaux doivent douter de tout ce que le constructeur du léviathan leur a enseigné. Ils ne peuvent tout simplement pas aller à la même école.

Les oiseaux peuvent bien s'unir mais cette union (union des intelligences) sera une union de faiblesse car nombreux d'entre eux sont déjà dépourvus de bon jugement bref de la pensée critique. De même étant donné que dans les phénomènes biologiques la quantité ne l'emporte pas sur la qualité, alors leur nombre ne vaut ici pas grand chose. Le nombre, n'est pas un facteur significatif capable de changer une réalité que nous avons sous nos yeux. Ces oiseaux doivent prendre conscience (union des consciences) non pas de leur nombre mais du résultat de la sommation de leurs forces et intelligences. Bref la qualité des forces et intelligences individuelles est ici importante plus que la quantité (nombre d'oiseaux dans la pièce). L'Union à elle seule ne fait point la force mais l'Union des intelligences et des consciences est capable de faire une force significative.

C'est en appliquant la solution de Hobbes, que ces oiseaux que nous sommes comprendront que malgré l'obscurité que représente la cheminée de la pièce, la sortie est sans aucun doute par là.

Auguste Comte, esprit brillant français, né en 1798, à Montpellier, de famille bourgeoise et catholique, nous a laissé en mémoire un important document : Discours sur l'esprit positif, publié en 1844. Par sa démonstration, Comte explique que l'histoire de l'humanité comme du reste de tout individu, passe nécessairement par trois phases. Mais ce qui nous interesse est que dans ce document très important, il insiste sur la relativité de nos connaissances. Pour lui, nous ne pouvons connaitre qu'en fonction de nos constitutions biologiques et des conditions matérielles.

Les oiseaux aux "constitutions biologiques" médiocres ou aux "conditions matérielles" médiocres ont donc peu de chance d'avoir accès à de la connaissance, fruit d'un jugement ferme.

« George Orwell de son vrai nom Eric Arthur Blair, est né le 25 juin 1903 à Motihari en Inde. » [9]

« Ses premiers articles professionnels furent publiés en 1928, il fit débutât sa carrière en écrivant des articles et des critiques.» [10]

1984 est un roman philosophique et d’anticipation publié en 1949, par George Orwell. Dans ce pamplet, Orwell dessine un monde totalitaire dans lequel les idéologies ont triomphé de l’individu.

Les fait se déroule à Londres, dans la partie 1 et chapitre 1 du roman, Winston Smith, le personnage principal, vie dans le bâtiment délabré appelé « Maison de la Victoire » [11].

« Winston est un fonctionnaire insignifiant dans le Parti. Le Parti est un régime politique totalitaire qui gouverne l'ensemble de ce que l'on appelait autrefois l'Angleterre qui n’est aujourd’hui qu’une partie d’un État plus grand : l'Océania. Bien que Winston soit techniquement un membre de la classe dirigeante, sa vie est toujours sous contrôle du Parti. Dans son appartement se trouve un instrument appelé « télécran », qui permet au parti de diffuser constamment sa propagande et à travers laquelle la Police de la Pensée surveillent les actions des citoyens. Winston fait attention à conserver son dos à l'écran pour conserver un peu d’intimité. De sa fenêtre, il voit le ministère de la Vérité, où il travaille comme agent de la propagande. Sa tâche est de modifier les documents historiques pour faire correspondre la version officielle du Parti aux événements passés. Winston réfléchit aux autres ministères qui existent dans le cadre de l'appareil gouvernemental : le Parti: le ministère de la Paix, qui s’occupe de la guerre, le ministère de l'Abondance, qui prévoit des pénuries économiques, et le redoutable ministère redoutable, le centre des activités répugnantes du Parti. » [12]

Notes:

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Abdèramane BAGUIDI SEIDOU