Ted Lapirus : COVISHIELD, LE VACCIN DE LA HONTE

C'est l’histoire d'un vaccin pour pauvres. Un truc qu'on fourgue aux moins que rien ; ces espèces dont on s'affuble pour faire commerce. Et pourtant, ces pauvres parmi les autres n’avaient rien demandé hein !

Ils étaient dans leurs cases en harmonie avec la nature verte et protectrice, quand on leur a rapporté une sale maladie chopée d'on ne sait où.

Puis le petit garçon qui tient la main de sa maman est venu chercher  des ‘’ Vié pè de famille'' comme on dit en Côte d’ivoire. Même qu'il n'est pas venu les chercher ; il les a sifflés et tous ont accouru à Paris.

Même les chefs d’États qui mettent à genoux ou en en prison, pour la moindre inflexion de voix s'y sont présentés les doigts sur les coutures de leurs redingotes, à côté de quelques boubous lourdement amidonnés pour la circonstance.   Au nom de la solidarité mondiale et du devoir de de responsabilité commune, le sommet sur les économies africaines initié par le Président ‘’perlimpinpin’’ a réuni,  sous masques et salutations en coups de poings tendus, pas moins d'une quinzaine de chefs d’États africains aux côtés des dirigeants des pays du G20.   La rencontre parisienne du 18 mai 2021 entre pays du ‘’G20 ‘’ et pays du ‘’j'ai faim’’ sous la supervision des Institutions internationales comme la Banque mondiale, le FMI et l'OMS étaient censée apporter des solutions de financement aux économies africaines. Très rapidement, les masques sont tombés  pour faire découvrir des visages de vendeurs de prêts et de DTS. ( Droits de tirages spéciaux que des esprits alertes ont dénommé Droits de traites supplémentaires.) Mine presque réjouie, le ‘’petit père" Macron a plaidé pour que l'Afrique puisse bien s'endetter afin de mieux soutenir les économies des pays nantis touchés de plein fouet par le COVID 19. C'est même la vraie raison de la convocation des VRP africains à Paris.

Comment prévenir les effets  de la pandémie du COVID 19  sur le marché économique en Afrique. Très peu affectées pour le moment, il faut protéger les économies africaines par les vaccins. Quelqu’un a dit : 《Vaccins pour tous !》. Au fond de la salle, le groupe des bras financiers des institutions comme Banque mondiale, l'Agence française du développement, la Banque de développement allemande, l’Agence de coopération américaine,  ont dit:《 banco, on finance. Le mécanisme COVAX, cogéré par l'OMS, le gendarme mondial de la santé, a validé l’idée permettant un égal accès pour tous aux vaccins. 》

En plus ce sera gratuit pour les pays pauvres d’Afrique. Gratuité de vaccins en plus des vannes de prêts ouvertes, les ‘’Vié pè'' africains ne pouvaient pas rêver mieux.

Sous leurs masques, les sourires de  jubilation se lisaient dans leurs yeux pétillants d’opportunités à « gérer pour leurs pays ».

Les chefs d’États africains sont donc rentrés du sommet avec des bons de vaccins gratuits. Ils ont reçu dans la foulée des lots du vaccin COVISHIELD, qui est un vaccin dérivé de Vaxzevria de Astrazeneca mais fabriqué en Inde.

Un vaccin donc identique au vaccin Vaxzevria de Astrazeneca homologué dans l'union européenne. Mais cela n'a pas empêché les services consulaires de la France de considérer que les vaccinés au COVISHIELD ne sont pas dignes de circuler dans l’Union européenne. L’égalité a des limites quand  même! On ne mélange pas les vaccins de pauvres avec les vaccins de riches.

Depuis, c'est silence radio au syndicat des chefs d’États africains. Pas le moindre communiqué pour protester contre ce traitement discriminatoire devant le COVID 19.

La belle solidarité du Sud qui s'endette afin d’acheter les produits finis du Nord, s’arrête aux frontières du libre déplacement des personnes.

Comme dit Loky, philosophe qui ne paye pas mine, « Celui qui a la paume ouverte pour recevoir l’aumône, ne peut pas la retourner en même temps pour taper sur la table. »

Mais à chacun ses désillusions. Les juges du Bénin ont les leurs. En suivant  la perquisition chez le Garde des sceaux français, Eric Dupont Moretti, par les juges français de la Commission de l’instruction de la Cour de justice, haute juridiction chargée de connaître des affaires de Ministres durant l'exercice de leurs fonctions, les magistrats béninois se sont pincés à plusieurs reprises. Ils ne s'imaginent même pas une telle possibilité au Bénin. Débarquer chez Séverin Quenum, Ministre de la justice béninoise et garde des sceaux,  et saisir ses agendas et dossiers au motif qu'il pourrait être soupçonné de conflits d’intérêts, entre sa nouvelle   fonction et ses anciennes positions d’avocats.

Mais sait-on jamais, cela a peut-être réveillé des élans de droiture chez nos hommes en robes noires suspectés de se courber et de n’être que des exécutants d'injonctions politiques. Une telle posture ne serait que justice  pour le troisième pouvoir de la République.