Depuis le mot d'ordre de 《grève d'audience》 lancé par des avocats béninois, suite à la brimade policière d'un des leurs, les commentaires rappelant le 《Chacun a son tour chez le coiffeur.》jusqu'à la sentencieuse mise en garde du précepte de Martin Niemöller fleurissent sur la toile. Comme une raillerie desdits avocats.
C'est paradoxal et assez symptomatique d'un climat de suspicion à l'encontre des hommes en robes noires, en principe premiers défenseurs de la veuve et de l'orphelin. Reprocherait-on aux avocats d'avoir mis du temps avant de dénoncer et défendre conséquemment les citoyens victimes de divers actes d'abus et de violations de leurs droits et libertés?
Accuserait-on ces auxiliaires de justice d'avoir, par leur mollesse de réactions et d'actions, entretenu les déviances et les exactions d'un système judiciaire corrompu?
Il serait injuste de faire porter à cette corporation plus de tort qu'on imputerait à l'ensemble des citoyens drapés depuis un moment dans une démission morale sur un dos rond de complaisance complice. C'est vrai que quelques uns de cette noble profession se sont illustrés en voyous opportunistes et sans honneur; mais il est encore de nombreux avocats qui portent le serment dit de Badinter comme on se ceint les reins de conviction chevillée au corps. Ne demandons pas plus aux avocats une vertu que nous piétinons, nous-mêmes, tous les jours.
Charly Teddy