Il n’y a pas si longtemps, j’ai été invitée dans un maquis de la place pour un déjeuner d’anniversaire. C’était un mercredi de ce mois de décembre.
Lorsque j’arrive, c’est avec des applaudissements et une liesse devenue rare ces derniers mois que je suis accueillie par un groupuscule de femmes venues déjeuner aussi. Les témoignages sur la nécessité de combattre les violences sexistes et sexuelles étaient nombreux. Mais il y en a un qui n’arrive pas au bout. Son auteure est stoppée dans son élan par des larmes.
Madame X, violée par son oncle paternel au soir de son 17ème anniversaire, est tombée enceinte. Lorsque l’affaire éclate dans la famille, elle est purement et simplement sommée de se débarrasser de cette incestieuse grossesse. Rapidement tout est organisé pour que le linge sale se lave en famille.
Aujourd’hui, à 45 ans, elle n’a jamais pu concevoir. En plus, elle a accumulé des déceptions amoureuses et un divorce pour cause d’infertilité. Sa santé mentale , personne n’y pense !
Voyez-vous? La problématique des violences faites aux femmes n’est pas la mienne mais celles de toutes les femmes du monde. Je ne clamerai jamais assez les nouvelles lois sur la protection des droits de la femme, notamment celles en rapport avec le harcèlement sexuel, le viol et l’interruption volontaire de grossesse. Mais il nous faut aller au-delà.
Et c’est encore de la responsabilité de nous, femmes! Commençons à nous libérer de la peur du jugement de cette société purement égoïste. Osons éduquer autrement nos enfants filles et garçons. Choisir de ne pas rester à sa place dans cette société très discriminante à mon goût, est le gage d’un nouveau monde plus juste et équitable !
Angela Kpeidja