N° 122/24-05-2022
A lire absolument et à partager sans modération pour savoir et faire savoir ce qui nous tue afin d'en tirer leçon pour les fois à venirLes centrales n'ont rien obtenu pour les travailleurs. Les travailleurs du secteur privé ont perdu la hiérarchisation des salaires....
Le mardi 26 avril 2022 (il y a presque 1 mois), au Palais de la Marina, sous la conduite du Président de la République, les discussions ont été menées entre le Gouvernement, les organisations patronales (CNP et CONEB), puis les responsables des trois Centrales et Confédérations syndicales les plus représentatives à l’issue des élections professionnelles nationales de 2021 (CSTB, CSA-Bénin et COSI-Bénin).
Le malheur du travailleur Béninois, c'est lui-même. Généralement, depuis 1994, il ne place plus sa confiance aux stratèges de l'action syndicale. L'action syndicale est un art. L'autorité politique et le patronat le savent.
Toute négociation est basée sur le respect et la confiance. Lorsque les partenaires sociaux sont bons, aucun gouvernement ne résiste. Aujourd'hui, par nos actions, nous avons tracé une voix royale au Président TALON pour toujours avoir le dessus sur les travailleurs.
Depuis cette fameuse rencontre et sa diffusion le 29 Avril 2022 à la télévision ORTB, beaucoup de travailleurs tirent à boulets rouges sur le gouvernement, en oubliant que le gouvernement a profité de notre ignorance et de nos pratiques.
ce gouvernement, employeur principal a sa tête, un ancien opérateur économique, connaissant le milieu syndical Béninois. Il est dans son rôle et le joue à fond. Ce sont nos représentants qui ont failliDans toutes négociations, il y a un minimum qu'il faut avoir:
la qualité des négociateurs et la confiance qu'on peut placer en eux.Partie gouvernementale et patronat privé.le Président de la République est un ancien patron très influentparti de zéro pour devenir un hérosPartie centrales et confédérations syndicalesIl faut commencer par relever qu'il s'agit d'une rencontre d'importance capitale avec le Président de la République, l'homme le mieux informé du Bénin. Les centrales majoritaires devraient faire très attention pour inspirer confiance et respect (conditions nécessaires pour la réussite).
✏️ Le gouvernement peut-il respecter et avoir confiance à des centrales majoritaires dont les délégations au sommet sont composées presque à 98% d'enseignants ? (Une centrale doit être représentative de toutes les corporations et cela doit se ressentir dans la composition de sa délégation (santé, justice, industries, finance....public, privé) et une équipe de l'ombre composée de techniciens capables de fournir des arguments en temps réel. Dites moi si c'est ce que vous avez constaté.
✏️ Le gouvernement peut il avoir confiance et considéré une délégation de représentants de travailleurs composée de non travailleur, c'est à dire un retraité et une ayant perdu son travail il y a 2 ans ?
✏️ Le gouvernement peut il avoir du respect et confiance lorsque dans une délégation, un responsable syndical en fin de mandat a tout fait pour se maintenir en violation de la démocratie syndicale ?
✏️...
NONReprenez les images, regardez la posture de certaines autorités quand certains syndicalistes prennent la parole (l'analyse de la communication non verbale). Vous constaterez qu'un seul responsable syndical semble inspirer un peu de respect quand il prend la parole. C'est vrai, lui-même s'est trompé de composition de sa délégation en s'accompagnant d'un personnage qui prend régulièrement son bic pour faire semblant d'écrire lorsque la caméra est braquée sur lui. Ce SGC depuis 2004, que votre serviteur l'a connu a toujours été un type de bien, même si nous ne sommes pas des amis. Il prépare toujours les rencontres.
Aucun travailleur du secteur privé dans les délégations. Koïïï….
Et pourtant la représentativité est établie de façon séparée dans les secteur public et privé et il y en a qui ne sont représentatifs que dans le secteur privé.
La négociation et prise de parolePartie gouvernementaleLa rencontre a été très bien préparée et bien conduite. Il était remarquable qu'il y avait un vrai leader, un stratège qui savait où il allait. Il distribuait la parole de façon professionnelle. Bref, il a installé les conditions pour gagner cette bataille.
Partie centrales et confédérationsc'est la position de ma confédérationvoici la position des travailleursPendant ce temps, observez les employeurs et le gouvernement.
les syndicalistes ont démontré qu'ils n'ont pas d'informations fiablesNos centrales et confédérations les plus représentatives ont oublié tous les paramètres de stratégie. On dirait même que les notions basiques du syndicalisme et même du droit du travail leur échappent.
Comment à un tel niveau de la hiérarchie syndicale, on ne peut pas savoir que lorsqu'on est en difficulté, on sollicite une suspension pour se concerter afin de faire des propositions ou de définir des stratégies pour reprendre la main?
la hiérarchisation des salairesla politique salariale d'une entrepriseÀ ce niveau de l'analyse, il me semble nécessaire de relever que dans une réflexion stratégique syndicale, il faut avoir la maîtrise de certains paramètres :
👉🏾 la connaissance de l'histoire des secteurs privé et public et du monde du travail Béninois. Par exemple : lorsque le débat a atteint les AME, les centrales devraient rappelez au gouvernement l'histoire de la pénurie d'enseignants au Bénin et les solutions non opérationnelles prises par les gouvernements de 1975 a 2016 (coopérants étrangers, Enseignants reversés, Enseignants modulaires, Enseignants pré-insérés, Inspecteurs FM 60...ACE) avec les résultats connus.
👉🏾 La connaissance de la personnalité de l'employeur (ici, c'est M. Talon qui décide de tout. Il connaît le privé et le public) et la notion de puissance publique.
👉🏾 La maîtrise des données chiffrées (statistiques, point indiciaire, hiérarchisation, inflation, PIB, poids des salaires politiques, …),
👉🏾 La connaissance de ce qu'est la production de la richesse dans un pays...
👉🏾 ...
Voilà quelques éléments pour convaincre...le Président TALON.
De toute évidences, les centrales qui ont siégé le 26 avril 2022 n'ont pas préparé la rencontre.
les travailleurs du Bénin du secteur et public sont au nombre de 90.000 citoyens et ne bénéficient que de 15% de la masse salariale globale du pays alors que le personnel politique est environ 10.000 par exemple et consomme 85% de cette masse avec des illustrations fiables (Décret salaires des DC....Préfets et autres SE des mairies).Ils n'ont même pas pu rappeler au Président TALON à quand remonte le dernier relèvement du point indiciaire.
Ils ont même oublié les retraités. C'est le Ministre d'État BIO TCHANÉ qui est devenu le défenseur de cette couche très vulnérable.
Ils ont oublié de relever que nos rappels bloqués pouvaient mieux nous soulager par ces temps de vaches maigres que des promesses d'augmentation de plus en plus fuyantes et hypothétiques. 😭😭😭
Plus dangereux, aucune des centrales représentatives n'a émis ni réserve ni protestation contre la suppression de la hiérarchisation des salaires.
ce sont les travailleurs du secteur privé qui ont manqué d'être convenablement défendus et s'en sont sortis grands perdants de ce round du 26 avril 2022. Ils sont maintenant les plus exposés.La remise en cause de la hiérarchisation des salaires est une perte énorme pour les travailleurs du secteur privé et une remise en cause d'un acquis très important.
En effet, la hiérarchisation des salaires est un mécanisme pour faire répercuter l'augmentation du SMIG sur les salaires qui lui sont supérieurs. Autrement dit, c'est une revalorisation de tous les salaires des travailleurs du secteur privé suite à une revalorisation du SMIG.
La hiérarchisation des salaires ne doit pas être confondue à la politique salariale de l'entreprise qui elle relève de la compétence exclusive du chef d'entreprise. Les centrales représentatives devraient le relever au gouvernement.
Ainsi, de la même manière qu'on a pu négocier et arrêter une augmentation du SMIG, de la même manière, on devrait pouvoir négocier et arrêter une augmentation des salaires supérieurs au SMIG.
Le gouvernement a d'ailleurs présenté dans son compte rendu la suppression de la hiérarchisation des salaires comme un point de consensus, une entente. Depuis le 26 avril, je n'ai pas entendu une voix discordante au niveau des trois confédérations ayant pris part aux négociations.
Dans ces conditions, les travailleurs du secteur privé se retrouvent floués par ceux qui sont censés les représenter. C'est une trahison grave.
La conséquence est qu'en l'État actuel des choses, les travailleurs du secteur privé n'ont aucune perspective d'augmentation de leurs salaires suite à la revalorisation du SMIG à moins que chaque syndicat de base prenne ses responsabilités et suscite des négociations directement avec le chef d'entreprise sur l'augmentation des salaires des travailleurs de l'entreprise. Connaissant le contexte actuel des lois du travail au Bénin et sachant que l'augmentation des salaires est toujours un sujet classé dans les entreprises, on peut déjà dire sans risque de se tromper que rien n'est envisageable de ce côté sauf dans les entreprises "sérieuses".
C'est une triste réalité dont il faut tenir compte pour l'avenir. La représentativité ne doit pas servir uniquement à siéger dans les instances pour jouir des avantages ou bénéficier des subventions de l'État. Elle doit servir de cadre pour se battre pour l'intérêt des travailleurs. Nous demanderons des comptes.
Quand nous arrivons dans le secteur de l'éducation :
👉🏾 Vous comprenez pourquoi le retour en formation des titulaires de BAPES traîne?
👉🏾 Vous comprenez pourquoi l'entrée en formation des CP a pris 5 ans?
👉🏾 Vous comprenez pour que les ACDPE ne savent plus à quel saint se vouer ?
👉🏾 Vous comprenez pourquoi les D/CEG sont à 12.000F comme prime de direction alors que qu'ailleurs, c'est le double, le triple ?
Prenez vos responsabilités en vous faisant bien représenter, chers travailleursUn intellectuel Insoumis