J'ai lu les récriminations d'un politicien béninois, complètement dépassé par les événements, contre l'amazone en bronze érigée derrière le palais de la Marina pour célébrer la femme béninoise. "Le royaume du DAN-XOMÈ a produit des femmes guerrières, pas des amazones", aurait-il dit, peignant en noir le monument qui fait la fierté de nombreux béninois.
Je suis allé chercher, par prudence encore, pour ne pas prendre le risque de me tromper, la signification du mot Amazone dans Google. Voici ce que j'ai trouvé du point de vue historique : "dans la mythologie grecque, les amazones sont un peuple de femmes guerrières que la tradition situe sur les rive de la mer Noire." Le terme en est venu à désigner tout groupe de femmes-guerrières, que leur existence soit réelle ou fantasmée.
Les femmes-guerrières du royaume du DAN-XOMÈ, nul ne conteste leur existence dans l'histoire. Que cet édifice à Cotonou ne les vise pas spécialement, mais plutôt toutes les femmes du Bénin qui portent les familles et la nation béninoise en construction, en quoi, c'est dévalorisant de le désigner par Amazone qui signifie "guerrière" ?
Si je me rappelle d'Ernest RENAN, une référence sur le sujet, "la nation est un plébiscite de tous les jours." Elle naît dans le passé mais se refait tous les jours avec la force de la volonté commune des hommes et de leurs rêves communs. Le rêve ici qui s'est matérialisé, c'est célébrer la femme béninoise, c'est lui donner sa juste place dans notre société par ce symbole qui la montre prête à la lutte.
Tout le monde connaît le cygne. C'est un oiseau dont on dit qu'il chante avant de mourir. Au Bénin, quand un homme veut mourir politiquement, il chante aussi. 😊
Pierre Johnson