J'ai lu et relu les deux dernières opinions de l'homme d'État et Ancien Président de la République, Nicéphore Dieudonné SOGLO. Il s'agit de sa lettre ouverte à ses successeurs Messieurs Boni YAYI et Patrice Talon au sujet de la Persécution à l'encontre de notre compatriote Sébastien AJAVON (lettre du 23 février 2023), puis de sa récente déclaration sur les deux (02) ans de détention de Madame Reckya Madougou (lettre du 03 mars 2023).
Je lui transmets toutes mes félicitations. Il est l'un des hommes honnêtes que notre république a connus. J'ai un profond respect pour cet esprit constructif et pour son vocabulaire chatoyant des grands jours.
Pour la génération qui est la mienne et qui n'a pas eu la chance de bénéficier de sa proximité, c'est par l'analyse de ses actes posés que l'on peut déduire sa personnalité. Ma lecture critique de ses opinions me témoigne que Monsieur Nicéphore Dieudonné SOGLO ne se laissant pas distraire par les circonstances, est un monsieur discipliné, constant, patriote, déterminé dans la négociation et redoutable dans tout compromis visant pour finalité l'unité de la nation.
Ce qui a fait la grandeur des prophètes c'est la constante : l'harmonie entre leurs pensées, leurs paroles et leurs actes, puis la qualité de leurs parcours. Autrement dit, ce qu'ils ont pensé, c'est cela qu'ils ont prêché et c'est bien cela qu'ils ont posé en actes.
Les temps actuels sont caractérisés par la rareté d'exemples de vie. Et comme la nature a horreur du vide, les modèles facilement accessibles pour ma génération sont les trompeurs, les voleurs, les célébrités du cinéma, quelques musiciens plus pressés par l'enrichissement que par la qualité de leurs œuvres, les renégats (ceux qui trahissent leur propre camp) puis enfin les hauts sportifs.
Aujourd'hui, difficile pour un hard worker de trouver dans la république un exemple de vie à l'image des premiers prophètes et de la génération des battants des premières républiques de l'après indépendance. Étant un observateur attentif du mouvement de ma société, je sais qu'il y a des exceptions, oui de rares exceptions.
Mon vécu m'a enseigné que même dans les situations les plus désespérées, il y a toujours une lueur d'espoir. Il faut la chercher et être réceptive !
Qu'est-ce que Monsieur Nicéphore Dieudonné SOGLO est intéressant !
Il parle des faits et non des fées et veut que le mensonge s'efface de la place publique. Il veut que les politiques soient au service de l'humain et non à la quête de la destruction de l'humain et de leurs acquis.
J'ose croire que notre communauté reconnaîtra un jour ses mérites en immortalisant son nom et ses œuvres au service de la république, afin que les exemples de vie, tels lui soient toujours une référence que les générations suivantes vont contempler et dépasser.
Nous serons toujours ensemble. La marche continue. Malgré le poids de l'âge, il y a encore et vraiment une belle vie devant lui !
J'aime certains classiques de la littérature chinoise. L'un d'eux est "L'art de la guerre" de Sun Tzu, écrit par l'homme d'arme, général et auteur d'ouvrage de stratégie Sun Tzu, environ quatre (04) siècle avant notre ère.
Pour Sun Tzu, la meilleure victoire est celle qu'on obtient sans combattre. Mener 100 combats et remporter 100 victoires, n'est pas donc d'un bon général. Le bon général est celui qui gagne sans combattre. Cette doctrine va l'amener à conseiller qu'il vaut mieux perdre localement pour gagner globalement.
On ne peut pas tuer une idée. Jamais ! Et, la prison rend plus populaire et peut conduire aux portes du pouvoir : le cas en Birmanie de Madame Aung San Suu Kyi, fille du général Aung San et Prix Nobel de la Paix en 1991, le démontre si bien.
Le sage homme est celui qui traite bien ses prisonniers. Plutôt de vouloir humilier ses prisonniers avec pour conséquence la montée de leurs popularités, il faut bien les traiter puis les relâcher. La conséquence est qu'en moyenne, ils finissent en propagandistes de la cause de leur libérateur.
Pour amener les hommes à agir dans le sens voulu, l'usage de la force est parfois un mauvais moyen, il faut l'abandonner au profit de la douceur. L’exemple suivant en est une expérience vivante.
Le « syndrome de Stockholm » théorisé par le psychiatre et criminologiste suédois Nils Bejerot (1921-1988), à la suite d'une prise d'otage à Stockholm dit que le dominé finit par développer un sentiment positif sur son agresseur ou dominant lorsque ce dernier arrive à expliquer idéologiquement à la victime le fondement de son acte, si cet acte n'est pas expliqué par l'antagonisme ethnique, raciale. Enfin, le syndrome ne naît qu'en moyenne lorsque le dominé n'avait pas connaissance de cette loi.
Les idées de Sun Tzu ont été repris par l'homme d'État florentin Nicolas Machiavel (1469 - 1527) et appliqué avec succès par divers prophètes et même par Mao Tse Toung (homme d'État et chef militaire chinois, 1893 à 1976) qui en moyenne avait bien traité ses prisonniers.
Sur le cas de Madame Reckya Madougou, il est important que le gouvernement change sa stratégie, épouse celle plus humaine et bénéfique de Sun Tzu afin qu’elle soit bien traitée et qu’elle puisse bénéficier d’une favorable grâce présidentielle.
La même analyse et suggestion vaut pour le traitement de Monsieur Joël Aïvo.
MERCI DE M’AVOIR LU.
Dimanche 05 Mars 2023
Expert en fertilité des sols - Homme de lettres