La Chine a affirmé lundi qu'elle respecte le "statut d'État souverain" des pays de l'ex-URSS, suite aux déclarations controversées de l'ambassadeur chinois en France, Lu Shaye. La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré que la Chine respecte la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de tous les pays et soutient les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies. Elle a rappelé que la Chine a été l'un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec les pays concernés après l'effondrement de l'Union soviétique.
Lu Shaye avait nié vendredi soir la souveraineté d'ex-républiques soviétiques sur la chaîne d'informations LCI, affirmant qu'ils "n'ont pas le statut effectif dans le droit international parce qu'il n'y a pas d'accord international pour concrétiser leur statut de pays souverain". Ces propos ont suscité de vives réactions en Europe, notamment de la part du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel, qui les a qualifiés d'"inacceptables".
80 parlementaires européens ont publié une tribune dans Le Monde dimanche, condamnant les "propos agressifs" de Lu Shaye et appelant la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à déclarer l'ambassadeur chinois "persona non grata". Ils estiment que la souveraineté n'est pas un "jouet diplomatique" et doit être respectée.
Les trois États baltes, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie, ont convoqué les ambassadeurs chinois dans leurs capitales respectives pour demander des clarifications sur la position de la Chine concernant leur indépendance. La Moldavie a également qualifié les propos de l'ambassadeur chinois d'"absolument inacceptables" et a demandé des explications à Pékin.