Les autorités portugaises ont détruit une cargaison de concombres frais en provenance du Maroc en raison d'une présence excessive de pesticides, dépassant les nouvelles normes établies par l'Union européenne. L'insecticide, acaricide et nématicide « Oxamyl », qui peut entraîner des effets néfastes sur la santé humaine, a été détecté sur des concombres frais importés du Maroc. Les résidus de pesticides ont été jugés en forte présence, dépassant largement le taux acceptable par la législation européenne, la limite maximale de résidus (LMR).
L'interdiction de l'utilisation de l'oxamyl a été actée par la Commission européenne après des études de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur l'utilisation de ce produit chimique dans la culture des fruits et légumes, dont les concombres. Cette mésaventure aura probablement des répercussions sur la filière marocaine, qui exporte de nombreux fruits et légumes à l'étranger. Le Maroc devra-t-il se résigner à aligner son niveau de pesticides accepté sur celui des pays de l'Union européenne ou se réserver la production au risque de conséquences sanitaires ?
Vigilance en dessous du Sahara
Il est légitime de se poser la question de savoir où les stocks de concombres disponibles au Maroc seront envoyés, en particulier s'ils ne répondent pas aux normes de l'Union européenne en matière de contrôle sanitaire. Les autorités marocaines devront décider de la destination des stocks et prendre des mesures pour garantir que les produits alimentaires envoyés à l'étranger répondent aux normes sanitaires internationales.
Il est possible que les concombres qui ne répondent pas aux normes de l'Union européenne soient envoyés dans des pays où les autorités sanitaires sont moins exigeantes en matière de contrôle, en particulier en Afrique subsaharienne. Cela soulève des préoccupations quant à la sécurité alimentaire de ces pays, en particulier compte tenu des risques pour la santé associés à l'utilisation de pesticides. Les gouvernements de ces pays devront travailler en étroite collaboration avec les autorités marocaines pour s'assurer que les produits alimentaires importés répondent aux normes sanitaires internationales.
Il est également possible que les producteurs marocains se tournent vers des alternatives plus durables, telles que l'agriculture biologique, pour éviter les risques associés à l'utilisation de pesticides. Cela pourrait aider à renforcer la confiance des consommateurs dans les produits alimentaires marocains et à accroître la compétitivité de la filière d'exportation marocaine à l'étranger. Toutefois, cela pourrait nécessiter des investissements importants dans l'agriculture biologique et la formation des producteurs, ce qui pourrait prendre du temps.
En fin de compte, il est crucial que les autorités marocaines travaillent en étroite collaboration avec les gouvernements des pays importateurs pour garantir que les produits alimentaires envoyés à l'étranger répondent aux normes sanitaires internationales. Cela est essentiel pour garantir la sécurité alimentaire et protéger la santé des consommateurs à travers le monde.