Le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a déclaré qu'il ne pourrait y avoir d'élections "sans sécurité", alors que le Burkina Faso est confronté à des attaques djihadistes incessantes. Il a souligné que la sécurité doit être assurée avant que des élections puissent être organisées, sans préciser quand les conditions pour des élections seront réunies. Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à une progression des groupes djihadistes sur son territoire, ces groupes ayant étendu leur aire d'action depuis le Mali et le Niger. Le Premier ministre a insisté sur le fait que pour que les élections soient acceptées, il faudrait qu'au moins l'essentiel du pays puisse participer au scrutin. Le Burkina Faso a connu deux coups d'État en 2022 et est dirigé depuis septembre dernier par le capitaine Ibrahim Traoré. Les militaires sont censés rendre le pouvoir aux civils en juillet 2024, après une élection présidentielle.
Cependant, le juriste et homme politique burkinabè, Abdoulaye Soma, a souligné que la sécurité ne devrait pas être une condition absolue pour la tenue d'élections. Il a averti que si la sécurité était considérée comme une condition préalable absolue, le pays risquait de s'embourber. Il a également suggéré que si la transition devait être prolongée, un consensus national devrait être formé avec les forces vives de la nation, y compris les autorités coutumières et religieuses, la société civile, la classe politique et l'armée.