Une étude récente, la "Mitte-Studie", menée par la Friedrich-Ebert-Stiftung, révèle une tendance inquiétante en Allemagne: l'adoption croissante des attitudes d'extrême droite. Selon cette recherche approfondie, 8 % de la population allemande, soit environ un adulte sur douze, partagent désormais un point de vue d'extrême droite, une augmentation significative par rapport aux 2 à 3 % observés dans les années précédentes.
Cette étude met en lumière une montée des attitudes national-chauvinistes, de la banalisation des crimes nazis, de la xénophobie et de l'antisémitisme. De plus, 15,5 % des personnes interrogées se positionnent désormais "à droite" ou "plutôt à droite", contre 10 % dans les enquêtes précédentes.
Beate Küpper, co-auteure de l'étude, attribue cette tendance à une "situation de crise multiple" et à un populisme de plus en plus agressif. Martin Schulz, président de la Friedrich-Ebert-Stiftung, souligne que le populisme et les positions antidémocratiques et völkisches sont en progression, et appelle à des actions concrètes de la part de la politique et de la société pour contrer ces tendances.
Plus de 6 % des personnes interrogées soutiennent une dictature avec un parti unique et un leader fort, et 16 % ont une attitude négative envers les "étrangers". Environ un tiers croient que les réfugiés viennent en Allemagne pour exploiter le système social.
Le niveau de confiance dans les institutions démocratiques est inférieur à 60 %, et 38 % des personnes interrogées adhèrent à des théories du complot. Ces résultats sont non seulement alarmants, mais ils exigent également une action immédiate et cohérente de la part de la société et des instances politiques.