Le Burkina Faso, dirigé par un « gouvernement de transition » militaire suite à deux coups d'État en 2022, a suspendu la diffusion de tous les supports de diffusion du média français « Jeune Afrique ». Cette décision fait suite à la publication d'articles évoquant des tensions au sein de l'armée burkinabée. Le gouvernement, justifiant sa décision, accuse le média de diffuser des articles mensongers dans le but de jeter un discrédit sur les Forces armées nationales.
Depuis un an, le régime burkinabé a suspendu la diffusion de plusieurs chaînes de télévision ou radio et a expulsé des correspondants de médias français. Cette nouvelle attaque contre la liberté de la presse survient près d’un an après l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d’État, le deuxième en huit mois. Des médias tels que LCI, « Libération », « Le Monde », et Radio France internationale (RFI) ont également été suspendus ou expulsés précédemment.
« Jeune Afrique », fondé en 1960, est un média panafricain francophone basé en France. Il a protesté contre la suspension de sa diffusion au Burkina Faso, annoncée par le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo. Le Burkina Faso, confronté à des violences djihadistes récurrentes depuis 2015, partage ses frontières avec le Mali et le Niger, également dirigés par des juntes militaires.