Le président allemand demande pardon pour les massacres coloniaux en Tanzanie

Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a exprimé des excuses officielles pour les horreurs infligées par les forces coloniales allemandes en Tanzanie, marquant une reconnaissance significative des crimes coloniaux de l’Allemagne. Lors d’une cérémonie émouvante à Songea, site d’un des nombreux massacres de la révolte Maji-Maji entre 1905 et 1907, Steinmeier a fait face à l’histoire sombre de son pays en demandant pardon pour la brutalité et la souffrance imposées aux ancêtres tanzaniens.

Cette démarche de repentance s’inscrit dans le cadre d’un travail de mémoire que l’Allemagne entreprend depuis quelques décennies, cherchant à faire amende honorable pour son passé colonial. Steinmeier a souligné la nécessité de cette reconnaissance pour la construction d’un avenir commun, basé sur la compréhension et le respect mutuels.

Le président allemand a également évoqué le sort tragique du chef Songea Mbano, figure emblématique de la résistance à l’époque, exécuté par les colonisateurs. Cette visite coïncide avec celle du roi Charles III au Kenya, qui a également condamné les abus coloniaux britanniques, illustrant un mouvement plus large de réconciliation et de reconnaissance des fautes passées par les anciennes puissances coloniales.

Le colonialisme allemand, bien que de moindre envergure que ses homologues français ou britannique, a laissé des traces indélébiles dans les pays qu’il a occupés, dont la Tanzanie, le Burundi, le Rwanda, la Namibie et le Cameroun. La fin de l’empire colonial allemand après la Première Guerre mondiale n’a pas effacé les souvenirs des violences et des injustices subies.

L’Allemagne a déjà entrepris des gestes de restitution, comme le retour des ossements de membres des tribus Herero et Nama à la Namibie, où elle a reconnu un génocide en mai 2021. Ces actions, bien que tardives, sont cruciales pour les efforts de guérison et de réconciliation, et mettent en lumière la responsabilité historique des nations dans les souffrances coloniales.

La visite de Steinmeier et ses paroles de repentance sont un pas de plus vers la reconnaissance de ces vérités historiques douloureuses, essentielles pour avancer vers un futur où les erreurs du passé ne sont ni oubliées ni répétées.