Le 4 novembre 2023, un événement sans précédent a secoué la Guinée : Moussa Dadis Camara, l'ancien chef de la junte, et plusieurs de ses co-accusés ont réussi à s'échapper de la Maison centrale de Conakry, la plus grande prison du pays. Cette évasion, digne d'un scénario de film, a été orchestrée par un commando lourdement armé, dirigé par le fils de Claude Pivi, un ancien membre des Forces spéciales et ministre chargé de la Sécurité présidentielle sous le régime de Camara.
Le procès de ces figures controversées, liées au massacre du 28 septembre 2009 où plus de 150 personnes avaient été tuées, avait débuté le 28 septembre 2022, treize ans après les faits. L'ouverture de ce procès avait marqué un tournant dans la justice guinéenne, longtemps réticente à juger des personnalités influentes de l'armée, surtout sous la présidence d'Alpha Condé.
Les détenus évadés étaient parmi les plus surveillés du pays, rendant leur évasion d'autant plus choquante. Le régisseur de la prison, Thierno Sadou Diallo, venait de rentrer d'une formation en Suisse et n'avait pas encore repris ses fonctions, ce qui soulève des questions sur la sécurité et la gestion de la prison.
Les forces de l'ordre ont immédiatement lancé des opérations de ratissage dans la capitale, mais la situation reste tendue. La population de Conakry et les observateurs internationaux attendent de voir comment les autorités vont gérer cette crise et quelles seront les répercussions sur la stabilité du pays et la crédibilité de son système judiciaire.
Cette évasion souligne les défis auxquels la Guinée est confrontée en matière de sécurité et de justice, et pose des questions urgentes sur la capacité du pays à traiter avec ses anciens dirigeants et à garantir que justice soit faite pour les victimes du massacre de 2009.