Dans un geste sans précédent, la République française a exprimé son intention de retirer la nationalité à Kemi Seba, militant et intellectuel franco-béninois, connu pour ses critiques acerbes contre la politique française en Afrique. Cette décision, émanant directement du Ministère de l'Intérieur et des Outre-Mer, place Seba au cœur d'un conflit idéologique qui dépasse largement sa personne pour toucher aux fondements mêmes de la liberté d'expression et de la souveraineté nationale.
La lettre adressée à Seba cite explicitement ses activités de mobilisation et ses discours publics comme raisons principales de cette action radicale, le décrivant comme une figure qui attise un sentiment anti-français parmi les nations africaines. Ce faisant, le gouvernement français ouvre un débat sur la ligne fine entre critique politique légitime et actions jugées nuisibles aux intérêts nationaux.
La procédure de déchéance de nationalité, bien que légale sous l'article 23-7 du code civil, est rarement utilisée et soulève inévitablement des interrogations sur les critères et les implications d'une telle mesure. Pour Seba, cela représente non seulement une attaque contre sa personne et ses convictions mais pose également la question de l'impact de cette décision sur le discours politique et la dissidence en France et au-delà.
Le cas de Kemi Seba est ainsi devenu un symbole des tensions contemporaines entre gouvernance, identité nationale et droits de l'homme, interrogeant la capacité des États à gérer la critique sans recourir à des mesures qui pourraient être perçues comme des atteintes aux libertés fondamentales.