Dans un monde où la religion joue souvent un rôle central dans les conflits internationaux, la compréhension des écritures sacrées est cruciale. Tom Anderson, ingénieur développeur basé à New York, s'est penché sur une question brûlante : "Le Coran est-il vraiment plus violent que la Bible ?" Pour y répondre, il a employé OdinText, un logiciel d'analyse textuelle avancé, pour scruter les écritures de l'Ancien et du Nouveau Testament ainsi que celles du Coran.
Le logiciel OdinText a été utilisé pour examiner minutieusement 886 000 mots des textes sacrés, identifiant la fréquence des mots relatifs à diverses émotions et actions. L'analyse, réalisée en seulement deux minutes, a inclus des émotions comme la joie, l'attente, la colère, et la tristesse, ainsi que des concepts tels que la confiance et la peur.
Contre toute attente, l'analyse révèle que la Bible contient des proportions plus élevées de mots associés à la "colère", au "meurtre" et à la "destruction" comparativement au Coran. Le Nouveau Testament seul présente 2,8% de ses textes liés à ces thèmes, tandis que l'Ancien Testament monte à 5,3%. En comparaison, ces thèmes ne représentent que 2,1% du Coran.
Paradoxalement, le Coran score plus haut en termes de "joie" et de "confiance/croyance", ainsi qu'en matière de "peur/anxiété". Cela pourrait refléter des différences thématiques fondamentales dans la manière dont chaque religion aborde des concepts tels que le divin, le destin des fidèles, et la nature de l'univers moral.
Il est crucial de noter que ces résultats ne sont pas simplement des mesures de violence, mais plutôt des indications de la fréquence à laquelle certaines idées et émotions sont exprimées dans les textes sacrés. Par exemple, le Coran mentionne plus souvent le "pardon/la grâce" que les Testaments, ce qui peut refléter une emphase différente dans les enseignements religieux.
L'analyse soulève également des questions sur le contexte culturel et historique dans lequel ces textes ont été écrits. Les mots et concepts tels que "ennemi" et "diable" apparaissent avec des fréquences variables, ce qui peut influencer la perception de la violence dans les textes. En outre, l'utilisation fréquente de l'épithète "miséricordieux" en association avec Allah dans le Coran est un exemple de comment les attributs divins sont mis en avant de manière répétée, contrastant avec les descriptions plus narratives trouvées dans la Bible.
Tom Anderson conclut prudemment que ses découvertes ne prétendent pas clore le débat, mais plutôt éclairer certaines des idées préconçues sur ces textes anciens. Ses travaux rappellent que les perceptions souvent répandues ne sont pas toujours alignées avec les réalités textuelles, et que chaque texte doit être lu et compris dans son intégralité et son contexte propre.
Cette étude, en ouvrant un dialogue basé sur des données quantitatives, offre une nouvelle voie pour comprendre et discuter des fondements de grandes religions du monde, tout en challengeant les stéréotypes persistants et souvent nocifs.