La question de savoir si éjaculer plus fréquemment peut réduire le risque de cancer de la prostate est complexe et suscite un intérêt considérable tant dans la communauté médicale que parmi le grand public. Les études scientifiques sur le sujet offrent des résultats parfois contradictoires, soulignant la nécessité d'une investigation plus poussée.
Une étude de grande envergure ayant suivi 32,000 hommes pendant 18 ans a révélé que ceux qui éjaculaient le plus souvent (au moins 21 fois par mois) avaient un risque de développer un cancer de la prostate inférieur de 20% par rapport à ceux qui éjaculaient moins fréquemment (4 à 7 fois par mois). Ce résultat suggère que l'activité sexuelle fréquente, qu'elle implique des rapports sexuels ou la masturbation, pourrait jouer un rôle protecteur.
L'hypothèse principale repose sur l'idée que l'éjaculation régulière aide à "nettoyer" la prostate des substances chimiques nocives qui s'accumulent potentiellement dans le sperme. Cependant, cette théorie n'est pas universellement acceptée. D'autres recherches indiquent que la fréquence d'éjaculation n'a pas d'impact significatif sur les taux de cancer de la prostate, ou que cet effet protecteur pourrait être limité à certaines tranches d'âge ou ne pas s'appliquer aux formes les plus agressives de la maladie.
Il est également possible que les hommes qui éjaculent plus fréquemment aient des habitudes de vie plus saines en général, ce qui contribuerait indirectement à réduire leur risque de cancer. En effet, une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et la gestion du stress sont tous des facteurs qui peuvent influencer positivement la santé de la prostate.
Comme l'indique Dr. Anne Calvaresi, présidente du comité de santé de la prostate de la Fondation de soins en urologie et spécialiste en urologie à Philadelphie, bien que les résultats soient prometteurs, il est prématuré de conclure définitivement. Une compréhension plus approfondie des mécanismes biologiques et des facteurs comportementaux est nécessaire pour déterminer si l'éjaculation fréquente peut véritablement servir de mesure préventive contre le cancer de la prostate.