Le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre deux figures majeures de la politique israélienne : Benjamin Netanyahu, ancien Premier ministre, et Yoav Gallant, ancien ministre de la Défense. Ces accusations portent sur des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, liés à des événements survenus en Palestine, en particulier dans la bande de Gaza, entre octobre 2023 et mai 2024.
Selon la CPI, Netanyahu et Gallant sont accusés de plusieurs violations graves du droit international humanitaire, notamment :
• Le crime de guerre de famine comme méthode de guerre : Les deux responsables sont accusés d’avoir intentionnellement privé la population civile de Gaza de biens essentiels tels que la nourriture, l’eau, les médicaments, l’électricité et le carburant.
• Le crime contre l’humanité de meurtre : Des civils, dont des enfants, seraient morts de malnutrition et de déshydratation en raison des restrictions imposées par Israël sur les approvisionnements humanitaires.
• Autres crimes contre l’humanité : L’entrave à l’accès aux soins médicaux a conduit à des souffrances extrêmes, notamment des amputations sans anesthésie, qualifiées d’actes inhumains.
La CPI estime que ces actes font partie d’une attaque systématique et généralisée contre la population civile palestinienne, constituant ainsi des crimes contre l’humanité.
L’émission des mandats d’arrêt s’inscrit dans un contexte marqué par des tensions prolongées entre Israël et la Palestine. La Palestine, reconnue comme État partie au Statut de Rome depuis 2015, a permis à la CPI d’exercer sa juridiction sur son territoire, y compris Gaza et la Cisjordanie. Israël, qui n’a pas ratifié le Statut de Rome, conteste cependant la légitimité de la CPI à enquêter sur ses actions.
Malgré ces objections, la CPI a rappelé que son mandat repose sur la juridiction territoriale de la Palestine, et qu’il n’est pas nécessaire qu’Israël reconnaisse la Cour pour que les enquêtes se poursuivent.
1. Un Signal Fort pour la Justice Internationale
Ces mandats d’arrêt représentent une avancée majeure pour la justice internationale, en réaffirmant que les dirigeants, même de grandes puissances, ne sont pas à l’abri des poursuites pour violations graves des droits humains.
2. Réactions Politiques et Diplomatiques
La décision de la CPI pourrait exacerber les tensions diplomatiques entre Israël et ses alliés. Les États-Unis, historiquement critiques envers la CPI lorsqu’elle enquête sur leurs alliés, pourraient réagir en renforçant leur soutien à Israël.
3. Conséquences Régionales
La décision pourrait également galvaniser le soutien international à la cause palestinienne, tout en augmentant la pression sur les gouvernements pour garantir l’accès humanitaire à Gaza.
Bien que les mandats d’arrêt soient une étape importante, leur exécution reste incertaine. Israël, qui n’est pas partie à la CPI, est peu susceptible de coopérer. De plus, l’histoire montre que les mandats d’arrêt internationaux, comme ceux émis contre Omar el-Béchir au Soudan, ne garantissent pas toujours des poursuites effectives.
Cependant, cette décision met en lumière la gravité des allégations et pourrait contribuer à une mobilisation internationale accrue pour la responsabilité et la justice dans le conflit israélo-palestinien.
La décision de la CPI contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant est un moment crucial dans l’histoire de la justice internationale. Elle rappelle que même les dirigeants les plus influents doivent répondre de leurs actes en cas de violations graves des droits humains. Reste à voir si ces mandats d’arrêt auront un impact durable sur le terrain ou si leur portée sera principalement symbolique. Quoi qu’il en soit, le signal envoyé par la CPI pourrait redéfinir les dynamiques politiques et juridiques autour du conflit israélo-palestinien.