Un jugement sans précédent, à la hauteur de l’horreur révélée. Le 6 mars 2025, la juge Maryclaire Akers a prononcé une sentence exemplaire contre Jeanne Kay Whitefeather (62 ans) et son mari Donald Ray Lantz (63 ans), les condamnant respectivement à 215 et 160 ans de prison. Leur crime ? Avoir transformé leurs cinq enfants noirs adoptés en esclaves modernes, les forçant à vivre dans des conditions insoutenables tout en les maltraitant physiquement et verbalement, avec un racisme assumé.
Adoptés initialement dans le Minnesota, les enfants — âgés de 5 à 16 ans — ont été déplacés d’un État à l’autre : d’abord vers une ferme isolée dans l’État de Washington, puis vers une propriété reculée à Sissonville, en Virginie-Occidentale. Là, ils ont vécu enfermés, affamés, obligés de dormir à même le sol, sans lumière ni eau courante.
En octobre 2023, une intervention de la protection de l’enfance met fin à ce calvaire : deux enfants sont retrouvés enfermés dans une grange, sales, affamés, sans accès à des toilettes, et privés de contact avec l’extérieur.
“Je ne comprends pas comment vous dormez la nuit. Vous êtes des monstres.” — a lu en larmes l’aînée, 18 ans aujourd’hui, dans une lettre adressée à ses parents adoptifs.
Les témoignages en cour sont accablants. Les enfants étaient appelés par des insultes raciales, nourris uniquement de sandwichs au beurre de cacahuète, et contraints à des travaux forcés, même dans les fermes de l’État de Washington. L’une des adolescentes raconte qu’elle devait creuser la terre à mains nues, pendant que sa sœur servait de “paravent” pour qu’elle puisse uriner dans un seau sans être vue par les caméras de surveillance installées dans la maison.
Les voisins ont confirmé ne jamais avoir vu les enfants jouer, mais plutôt les observer formant des files indiennes pour effectuer des tâches physiques. Une organisation quasi militaire, motivée, selon les procureurs, par une idéologie raciste profondément enracinée.
Ce cas remet au centre du débat les limites de l’adoption transraciale aux États-Unis et l’absence de contrôle approfondi sur les conditions de vie post-adoption. Comment un tel système de maltraitance a-t-il pu durer si longtemps sans alerter les autorités ? L’affaire soulève également le besoin d’une réforme stricte du suivi post-adoption, notamment dans les régions rurales.
La juge Akers a qualifié le crime de “servitude fondée sur la race”, marquant clairement que ce procès va au-delà d’un simple cas de maltraitance : c’est un rappel brutal que l’esclavage n’est pas mort, mais a simplement changé de visage.